Microsoft lance sa suite bureautique en ligne, financée par la publicité. Elle pourrait être un virage stratégique pour la firme de Richmond.
Microsoft a confirmé qu’elle sortirait une nouvelle version en ligne de sa suite bureautique en ligne, d’ici les prochains mois. Ce qui permettra aux télétravailleurs de disposer d’un formidable outils.
Disponible en version boîte pour 39,95 dollars, Elle devrait également être proposé dans une version gratuite sponsorisée par la publicité.
Niveau fonctionnalités, Office en ligne n’apporte pas grand chose de neuf si ce n’est la compatibilité avec Windows, la prise en charge des formats Office 2019 ou encore l’apparition d’un dictionnaire. La gestion des contacts et le calendrier semblent également avoir été amélioré alors que les fonctions de base, qu’il s’agisse du traitement de texte ou du tableur, demeurent figées.
A l’inverse de Google Docs et de Spreasheets, qui sont des applications en ligne utilisables via le navigateur de l’internaute, Microsoft prévoit de préinstaller Office sur des ordinateurs et d’y afficher des publicités qui seront enregistrées dans la mémoire cache.
D’après ZDNet : la compagnie diffusera Microsoft Office dans quelques mois. On ne sait ni sur quel ordinateur, ni dans quelle zones géographiques, il sera possible d’utiliser Works gratuitement.
Concernant une utilisation en ligne via les services Windows Live, c’est le suspense.
Cette annonce fait suite aux attaques de Google qui avec sa suite logicielle en ligne Google Apps concurrence Microsoft sur son propre terrain.
Ray Ozzie (Chief Software Architect) pense que les logiciels ne peuvent plus se vendre de la même manière (ndlr : dans une boite).
On doit utiliser le modèle marketing d’Internet : « Découvrir, apprendre, essayer, acheter, recommander ».
Comment vendre un logiciel ?
Chez Microsoft, on a réfléchi pour savoir si l’on devait faire payer un abonnement (20 USD panier moyen possible) ou faire des produits gratuits mais financés par la publicité.
Ceci concerne aujourd’hui Works, mais on parle aussi de Money, voire de Windows lui-même.
Selon News.com, une étude faite par Microsoft aurait démontré que si les revenus publicitaires dépassent 67 cents/par an/par utilisateur, cela générerait plus de revenus qu’actuellement !
On pourrait se poser la question « Pourquoi Microsoft ne mets pas toutes ses applications en ligne ? ».
Contrôler l’information
Le contrôle de l’ordinateur est stratégique, et Microsoft possède/contrôle une grande partie des logiciels, dont le principal : votre système d’exploitation.
Par exemple, il pourrait afficher facilement dans votre interface une bannière de publicité.
Imaginez, vous ouvrez un fichier intitulé « lettre à monsieur dupont », et une promotion pour La poste apparaît.
Alors que Google n’est présent que dans votre navigateur, c’est à dire lorsque vous surfez sur le web.
Le moteur de recherche sait ce que vous cherchez, et peut conserver et exploiter vos historiques de navigation et de consultation. Après avoir fait coulé beaucoup d’encre et usé de claviers, Google est devenu le nouveau Big Brother à la place de Microsoft qui commence à se défaire de cette mauvaise réputation.
Interrogé sur ce point, Melissa Stern (senior product manager for Microsoft) précise : « Les publicités dans Works SE sont relatives à ce que nous savons sur nos clients utilisant Works, nous ne générons pas de la publicité par rapport au contenu des fichiers ou le texte que vous tapez… la publicité n’est sera pas intrusive, on aura une bannière 180×150 pixels sur la barre des taches, ce qui est 1/3 de la place, le reste étant réservé aux informations contextuelles (documents récemments ouverts, mails reçus, agenda, etc…) ».
Face au piratage
Microsoft est conscient également que le modèle de distribution de ses logiciels ne peut plus continuer ainsi à cause du piratage.
Selon Business Software Alliance (BSA) : « le piratage informatique aurait coûté l’année dernière plus de 29 milliards d’euros aux producteurs de logiciels informatiques, ajoute l’association ».
Le 1er août, Microsoft a décidé de modifier sa politique de prix en Chine pour Windows Vista (« 82% des logiciels installés en sont des programmes piratés », selon BSA) : de 147 à 48 euros pour la version de base et de 174 à 87 euros pour la version professionnelle.
Zoho, un concurrent à acheter
Sur le marché des bureaux virtuels et des logiciels de télétravail, Zoho propose une suite d’outils bureautique et de travail coopératif compatibles avec Microsoft.
On dit sur le web, qu’il devrait rapidement se faire racheter. Certains pensent que tous ses outils en ligne sont des gadgets et qu’on ne pourra pas égaler la qualité d’un logiciel installé sur son ordinateur.
D’autres soulignent que tous les logiciels devraient tirer profit d’Internet, car les avantages sont nombreux :
- Collaborer en ligne
- Récupérer des données actualisées du web (ex : un cours de bourse)
- Intégration d’outil tiers ’mashups’ (ex : Google Map pour positionner mes clients sur une carte).
- Pas de maintenance du logiciel et de sauvegarde de données (puisque tout est sur un serveur externe).
- …
Un bon exemple de réussite dans le domaine est salesforce.
On savait que l’affrontement entre les deux géants (l’un du logiciel, l’autre de la publicité en ligne) était inévitable, si chacun décide de faire la même chose (du logiciel en ligne financé par la publicité), la bataille sera féroce.